diff --git a/articles/chasseur_cueilleur_parents.md b/articles/chasseur_cueilleur_parents.md new file mode 100644 index 0000000..851edde --- /dev/null +++ b/articles/chasseur_cueilleur_parents.md @@ -0,0 +1,378 @@ +--- +title: "Chasseur, cueilleur, parent" +date: 2025-05-06 +--- + +_Ceci est un résumé du livre [Chasseur, cueilleur, parent](https://www.editionsleduc.com/produit/2579/9791028521592/chasseur-cueilleur-parent)_ + +## Méthode TEAM + +1. tendre camaraderie +2. encouragements +3. autonomie +4. minimum d’ingérence + +## Comment élever des enfants serviables ? + +- Les enfants ont le désir inné d’aider leurs parents. Il peut donc sembler +inapte ou empoté. C’est à ses parents de le former. + +- Ne découragez jamais un enfant d’aider. Si une tâche est trop difficile ou +trop dangereuse, dites-lui d’observer. Ou divisez la tâche en sous-tâches plus +réalisables. + +- Tâches simples mais réelles à effectuer ensemble, 1x / heure. + - aller chercher quelque chose dont vous avez besoin + - porter un petit sac de courses + - remuer une préparation dans une casserole + - couper un légume + - tenir la porte + - ouvrir le robinet du tuyau d’arrosage + - remettre un livre dans la bibliothèque + +- Pour les enfants plus grands (à partir de 7 ans) : essayez de déclencher son +action en faisant une allusion indirecte à la tâche : + - "la gamelle du chien est vide" + - "il est l’heure de préparer le dîner" + +## Comment élever des enfants coopérants + +- Les enfants sont animés d’une motivation naturelle très forte pour le travai +en équipe et la coopération. + +- Les activités centrées sur les enfants sapent cette motivation pour le travail +en équipe. + +- À l’inverse, en incluant les enfants dans les activités d’adulte, on accroît +leur motivation à coopérer et à faire comme les autres membres de la famille. + +- Les enfants ont tendance à mal se comporter lorsqu’ils doivent passer du monde +des enfants au monde des adultes. + +- Dans la plupart des cultures, les parents ne passent pas leur temps à stimuler +et à divertir les enfants. + +- Les enfants n’ont pas besoin qu’on les stimule ou qu’on les amuse. + +### Actions pour tous les enfants + +- Limitez les activités centrées sur les enfants. Veillez à ce que votre enfant +ait accès à votre vie et à votre travail. Veillez à ce qu’il soit dans les +parages lorsque vous vous adonnez à des tâches domestiques ou à d’autres +activités d’adulte. + +- Réduisez les distractions telles que les écrans et les jouets. Moins l’enfant +disposera d’objets de «divertissement», plus il sera attiré par votre univers et +plus il sera susceptible de vouloir vous aider et de passer du temps avec vous. + +- Augmentez au maximum son exposition au monde des adultes. Vaquez à vos +occupations avec votre enfant près de vous. + +- Le week-end, choisissez des activités qui vous font envie, celles que vous +feriez même si vous n’aviez pas d’enfant. + +### Actions pour les enfants à partir de 7 ans + +- Laissez-le prévoir et organiser ses activités (les cours de sport, de musique, +d’arts plastiques, toute autre activité extrascolaire, les goûters avec +les copains...). + +- Augmentez progressivement les responsabilités de l’enfant dans la maison, y +compris le fait de s’occuper de ses petits frères et sœurs, et sa participation +à la préparation des repas et au ménage. Pensez à la manière dont il pourrait +vous aider dans votre travail. + +- Si un enfant plus âgé a été peu exposé au monde des adultes, allez-y par +paliers. Vaquez à vos occupations en emmenant votre enfant avec vous. S’il se +conduit mal, expliquez-lui comment il doit se comporter dans le monde des +adultes. + +- Si l’enfant a toujours un comportement perturbateur, soyez patient. Ne +renoncez pas. Réessayez plus tard. Il apprendra. + +## Comment motiver les enfants + +- Si vous voulez motiver un enfant sans le soudoyer ou l’amadouer, il doit avoir +l’impression : + - D’être relié à vous ou à une autre personne proche. + - De choisir d’accomplir la tâche sans que personne l’y oblige. + - D’être compétent, en sorte que sa participation sera valorisée. + +- Les compliments peuvent saper la motivation et générer de la compétition (et +des querelles) entre frères et sœurs. + +- Les connaissances peuvent circuler dans un sens comme dans l’autre. Lorsqu’on +accorde de l’attention aux idées et aux points de vue d’un enfant, on en tire +souvent des informations précieuses et utiles. + +- Accepter les connaissances, les idées et les contributions d’un enfant est un +excellent moyen de le motiver. + +- Résistez à l’envie de corriger un enfant, surtout quand il est en train de +mettre la main à la pâte ou d’aider la famille. + +- Si un enfant refuse d’obéir à une demande (par exemple aider à débarrasser), +vous êtes probablement trop insistant. L’enfant sait ce que vous voulez. Arrêtez +de le demander. Attendez et laissez l’enfant prendre les rênes. + +- Soyez très attentif à la participation de l’enfant, puis inspirez-vous de ses +idées plutôt que de vous y opposer. + +- Aidez un enfant à apprendre une tâche en le laissant pratiquer plutôt qu’en +lui faisant un cours complet sur la manière de l’accomplir. Proposez de simples +ajustements, avec parcimonie, pendant que l’enfant est à l’œuvre. + +- Acceptez la contribution de l’enfant, même si elle ne répond pas à vos +attentes ou à vos désirs. + +- Usez des compliments avec modération. Associez vos félicitations à +l’apprentissage d’une valeur globale («tu commences réellement à nous aider») ou +à une certaine maturité («tu es en train de devenir une grande fille»). + +## Comment apprendre aux enfants à maîtriser leur colère + +- La colère contre un enfant est stérile. Elle génère du conflit, crée de la +tension et coupe la communication. Chaque fois qu’on crie après un enfant, +on lui apprend à hurler et à se mettre en colère au moindre problème ou à la +moindre contrariété. L’enfant pratique la colère et les cris. + +- Vous pouvez interrompre ce cycle en répondant à l’enfant avec calme et +gentillesse. + +- On surestime souvent l’intelligence émotionnelle des enfants. + +- Pour aider un enfant à savoir maîtriser sa colère, le mieux est de maîtriser +sa propre colère devant lui. + +- Chaque fois qu’on répond avec calme et sang-froid à un enfant contrarié, on +lui donne la possibilité de trouver cette réponse en lui. + +- Lorsque vous ressentez de la colère à l’égard d’un enfant, restez silencieux +et attendez que la colère passe. Si vous parlez, l’enfant ressentira votre +colère. Mieux vaut donc se taire. + +- Si vous ne parvenez pas à maîtriser votre colère, sortez de la pièce ou +éloignez-vous de l’enfant. Revenez une fois que vous êtes calmé. + +- Apprenez à ressentir moins (voire pas du tout) de colère à l’égard des +enfants. + +- **Modifiez votre point de vue sur leur comportement.** Attendez-vous à ce que +les jeunes enfants se comportent mal et causent des problèmes. + +- **Ne vous disputez (et ne négociez) jamais avec un enfant.** Les disputes +permettent à l’enfant de s’entraîner à argumenter. Taisez-vous et éloignez-vous. + +- **Arrêtez de forcer les enfants à faire des choses.** Cela engendre des +conflits, érode la communication et fait monter la colère (des deux côtés). +Utilisez les outils décrits dans le chapitre suivant pour favoriser un +comportement approprié plutôt que de l’imposer. + +## Outils pour modifier le comportement + +- La parole est souvent le moyen de communication le moins efficace avec les +enfants, en particulier les plus jeunes. + +- Les émotions de l’enfant sont le miroir de nos émotions. + - Si vous souhaitez que votre enfant soit calme, doux et silencieux, parlez peu +ou pas du tout (les mots stimulent). + - Si vous souhaitez que votre enfant soit bruyant et très agité, soyez-le. +Parlez beaucoup. + +- Les ordres et les leçons entraînent souvent des bras de fer, des négociations +et des spirales de colère. + +- On peut rompre le cycle de la colère et des bras de fer grâce à des outils +non verbaux ou en amenant l’enfant à réfléchir plutôt que de lui dire ce qu’il +doit faire. + +- **Dompter les crises.** Les crises de colère se dissipent si vous réagissez +avec calme. + - **L’énergie.** En restant aussi calme et paisible que possible, tenez-vous +près de l’enfant, en silence, et montrez-lui que vous êtes là pour lui et que +vous le soutenez. + - **Le contact physique.** Touchez doucement l’épaule de l’enfant ou tendez-lui +la main. + - **L’émerveillement.** Aidez l’enfant à remplacer la colère par cette émotion +qu’est l’émerveillement. + - **L’extérieur.** Si l’enfant ne se calme toujours pas, sortez-le prendre +l’air. Conduisez-le dehors en douceur ou emmenez-le dans vos bras. + +- **Changer de comportement et transmettre des valeurs.** Au lieu d’ordonner à +l’enfant de «ne pas faire ça», poussez-le à réfléchir. + - **Le regard-qui-dit-tout.** Prenez tout ce que vous avez envie de dire à +un enfant qui se comporte mal et dirigez-le dans votre expression faciale. +Ouvrez grand les yeux, plissez le nez ou secouez la tête. Puis jetez ce regard +à l’enfant. + - **Le puzzle des conséquences.** Énoncez calmement quelles sont les +conséquences de ses actes, puis partez (par exemple: «Tu vas tomber et te faire +mal»). + - **Les questions.** Au lieu d’émettre des ordres et des consignes, posez une +question à l’enfant (par exemple: «Qui est méchant avec Freddy?» quand il est +en train de taper son frère, ou «Qui est irrespectueuse?» quand l’enfant ignore +une demande). + - **La responsabilité.** Si un enfant se comporte mal, donnez-lui une tâche à +réaliser (par exemple, dites à un enfant qui pleurniche le matin: «Viens m’aider +à préparer ta boîte à goûter»). + - **Les actes.** Au lieu de demander à un enfant de faire quelque chose (par +exemple sortir de la maison), faites-le. L’enfant suivra. + +## Modeler le comportement grâce aux histoires et au jeu théâtral + +- Quand un enfant est contrarié, il lui est difficile d’écouter et d’apprendre. + +- Quand un enfant est détendu et se sent protégé de toute punition, il est ouvert +pour apprendre de nouvelles règles et réparer ses erreurs. + +- Si un enfant ne se montre pas coopérant dans une situation donnée (par exemple, +faire ses devoirs), il est probable qu’il existe une tension sur cette question +entre l’enfant et le parent. Une fois cette tension dissipée grâce au jeu +théâtral ou à une histoire, l’enfant adoptera un meilleur comportement et sera +plus coopérant. + +- Les enfants adorent apprendre à travers des récits oraux, surtout quand ces +histoires parlent de personnages, d’expériences et d’objets de leur propre vie. +Ils ont une tendance naturelle à apprendre de cette manière. Ils adorent par +exemple: + + – Qu’on leur parle de leur histoire familiale et de l’enfance de leurs parents. + + – Imaginer des objets prendre vie et faire des erreurs. + + – S’imaginer vivre entourés de fantômes, de monstres, de fées et d’autres +créatures surnaturelles qui les aident à apprendre à se comporter correctement. + +- Les enfants adorent apprendre par le jeu. Cela leur permet de relâcher la +tension et de s’entraîner à bien se comporter. Ils aiment rejouer une erreur ou +un comportement problématique et observer les conséquences dans un environnement +ludique et sans stress (sans craindre d’être punis). + +Plutôt que de vous lancer dans des leçons de morale et de vous appuyer sur un +raisonnement adulte pour modifier le comportement d’un enfant ou lui inculquer +une valeur, attendez un moment de calme et de détente et essayez l’un de ces +outils: + + - **Racontez une anecdote de votre enfance.** Expliquez comment vous et vos +parents aviez géré une bêtise, un problème, un mauvais comportement. Aviez-vous +été puni ? Comment aviez-vous réagi ? + + - **Faites un spectacle de marionnettes.** Prenez un animal en peluche ou une +paire de chaussettes pour mettre en scène les conséquences du comportement de +l’enfant et lui montrer comment vous aimeriez qu’il se conduise. Demandez-lui de +jouer l’un des personnages. + + - **Déplacez le problème sur le terrain du jeu.** Dites à l’enfant: «J’ai remarqué +qu’on se dispute beaucoup à propos de tes devoirs [ou du problème en question]. +Si on jouait à un jeu ? Qui as-tu envie de jouer ? Toi ou moi ?» Puis rejouez +sur un ton humoristique ce qui se passe pendant les disputes. N’ayez pas peur +de partir dans le délire et l’exagération. L’objectif, c’est d’en rire et de +relâcher la tension qui s’est créée autour de cette question. + + - **Ayez recours à un monstre.** Créez un monstre tapi près de la maison. Dites +à l’enfant qu’un monstre le regarde et que, s’il se conduit mal, le monstre +viendra l’enlever (seulement pour quelques jours). + + - **Donnez vie à un objet inanimé.** Utilisez une peluche, un vêtement ou tout +autre objet inanimé pour amadouer l’enfant et le persuader d’accomplir une +tâche. Faites faire cette tâche à l’objet en question (brosser les dents +d’une peluche) ou faites parler l’objet (c’est la brosse à dents qui demande à +l’enfant de se brosser les dents, par exemple). + +## Comment élever un enfant sûr de lui + +- Tout comme les adultes, les enfants, petits et grands, n’aiment pas qu’on +les commande. Ils ont, quel que soit leur âge, un penchant naturel pour +l’apprentissage de l’autonomie sans qu’on s’en mêle. + +- Quand on mène un enfant à la baguette, on sape sa confiance en lui et son +autonomie. + +- Quand on respecte l’autonomie de l’enfant et qu’on réduit ses instructions +au minimum, on lui envoie le message qu’il est autonome et capable de régler +lui-même les problèmes. + +- Donner de l’autonomie à un enfant est la meilleure façon de le protéger du +stress et de l’anxiété. + +- L’indépendance et l’autonomie sont deux concepts distincts: + + - Un enfant indépendant est déconnecté des autres, il n’est responsable de +personne d’autre que lui. + + - Un enfant autonome est maître de ses actes et prend ses propres décisions, +mais il est en relation permanente avec sa famille et ses amis. On attend de lui +aide, partage et bienveillance. On attend de lui qu’il rende au groupe chaque +fois qu’il le peut. + +- **Soyez attentif à la fréquence des consignes que vous donnez à votre enfant.** +Programmez le minuteur de votre téléphone sur vingt minutes. Comptez combien de +commentaires, questions et demandes vous avez émis pendant ce laps de temps. + +- **Limitez-vous à trois ordres par heure.** Efforcez-vous de vous y tenir, notamment +dans les activités génératrices de conflits et de disputes (se préparer +pour aller à l’école ou pour aller au lit, par exemple). N’ayez recours aux +ordres que pour apprendre à l’enfant la serviabilité, la générosité et les +responsabilités envers sa famille. + +- **Trouvez une zone d’autonomie.** Identifiez des lieux autour de chez vous où les +enfants de tous les âges peuvent évoluer en toute autonomie, où vous pouvez les +surveiller de loin en interférant le moins possible. Pensez aux parcs et aux +aires de jeux en plein air, aux prés et aux plages. Prenez de la lecture ou du +travail et laissez les enfants jouer pendant quelques heures. + +- **Faites de votre jardin et de votre quartier une zone d’autonomie.** Formez votre +enfant à gérer les dangers, chez vous et aux alentours. Tissez un «filet de +protection invisible» en sympathisant avec vos voisins et leurs enfants. + +- **Cessez d’être ventriloque.** Mettez un point d’honneur à ne plus parler à la +place de votre enfant ou lui dire ce qu’il doit dire. Laissez-le répondre aux +questions qu’on lui pose, passer commande au restaurant, décider quand dire +«s’il te plaît» et «merci». Faites en sorte qu’il soit capable de gérer lui-même +toutes les conversations, y compris les discussions avec ses enseignants, +entraîneurs ou moniteurs. + +## Comment protéger ses enfants de la dépression + +- Les bébés et les enfants sont conçus pour être élevés par toutes sortes +de personnes. Grands-parents, tantes, nourrices, voisins... toutes sont +importantes. + +- Ce réseau d’amour et de soutien aide l’enfant à voir le monde comme un lieu +bénéfique et bienveillant, ce qui le protège de la dépression et d’autres +troubles de santé mentale. + +- Un ou deux alloparents supplémentaires peuvent vraiment faire la différence +dans la vie d’un enfant. + +- Les autres enfants peuvent être de fantastiques alloparents et ont tendance +à faire de meilleurs enseignants et camarades de jeu que les adultes. Les +enfants intègrent naturellement le jeu aux apprentissages et ont des niveaux de +compétence plus proches de ceux des petits que les adultes. + +- Les amitiés intimes et profondes sont probablement tout aussi importantes pour +votre santé et celle de votre enfant que l’exercice physique et une alimentation +saine. + +- **Tissez un réseau de tantes et d’oncles.** Collaborez avec trois ou quatre +autres familles pour vous partager les temps extrascolaires, en mettant en +place un roulement pour chaque jour de la semaine. Ce réseau procure un soutien +émotionnel aux enfants et permet aux parents de souffler. + +- **Créer un GEM (groupe d’enfants multiâges).** Encouragez votre enfant à jouer +avec d’autres, de tous les âges et dans tout le quartier. Invitez les autres +familles à des dîners ou des apéros. Organisez de grandes garderies de quartier +le week-end, où vous invitez des enfants de tous les âges à jouer dans votre +jardin ou dans un parc. + +- **Formez de mini-alloparents.** Apprenez très tôt aux enfants plus âgés à +s’occuper de leurs petits frères et sœurs. Établissez un lien entre l’aide +qu’ils apportent et leur maturité croissante («Tu aides ton petit frère parce +que tu es une grande fille maintenant»). Récompensez l’enfant en augmentant ses +responsabilités au fil du temps. + +- **Appréciez l’aide des alloparents déjà présents.** Travaillez main dans +la main avec votre enfant pour exprimer votre reconnaissance aux nourrices, +puéricultrices, professeurs et entraîneurs. Faites-lui rédiger des petits mots, +préparer des biscuits et friandises pour les remercier. Considérez-les comme +des membres importants de votre famille. Montrez l’exemple du respect et de +la générosité. diff --git a/justfile b/justfile index cc8bcc2..04019d3 100644 --- a/justfile +++ b/justfile @@ -2,7 +2,7 @@ root := justfile_directory() build := root / "build" # Build static website -build: jj-slides +build: tup build clean: