website/articles/chasseur_cueilleur_parents.md
2025-05-06 15:45:56 +02:00

18 KiB
Raw Permalink Blame History

title date
Chasseur, cueilleur, parent 2025-05-06

Ceci est un résumé du livre Chasseur, cueilleur, parent

Méthode TEAM

  1. tendre camaraderie
  2. encouragements
  3. autonomie
  4. minimum dingérence

Comment élever des enfants serviables ?

  • Les enfants ont le désir inné daider leurs parents. Il peut donc sembler inapte ou empoté. Cest à ses parents de le former.

  • Ne découragez jamais un enfant daider. Si une tâche est trop difficile ou trop dangereuse, dites-lui dobserver. Ou divisez la tâche en sous-tâches plus réalisables.

  • Tâches simples mais réelles à effectuer ensemble, 1x / heure.

    • aller chercher quelque chose dont vous avez besoin
    • porter un petit sac de courses
    • remuer une préparation dans une casserole
    • couper un légume
    • tenir la porte
    • ouvrir le robinet du tuyau darrosage
    • remettre un livre dans la bibliothèque
  • Pour les enfants plus grands (à partir de 7 ans) : essayez de déclencher son action en faisant une allusion indirecte à la tâche :

    • "la gamelle du chien est vide"
    • "il est lheure de préparer le dîner"

Comment élever des enfants coopérants

  • Les enfants sont animés dune motivation naturelle très forte pour le travai en équipe et la coopération.

  • Les activités centrées sur les enfants sapent cette motivation pour le travail en équipe.

  • À linverse, en incluant les enfants dans les activités dadulte, on accroît leur motivation à coopérer et à faire comme les autres membres de la famille.

  • Les enfants ont tendance à mal se comporter lorsquils doivent passer du monde des enfants au monde des adultes.

  • Dans la plupart des cultures, les parents ne passent pas leur temps à stimuler et à divertir les enfants.

  • Les enfants nont pas besoin quon les stimule ou quon les amuse.

Actions pour tous les enfants

  • Limitez les activités centrées sur les enfants. Veillez à ce que votre enfant ait accès à votre vie et à votre travail. Veillez à ce quil soit dans les parages lorsque vous vous adonnez à des tâches domestiques ou à dautres activités dadulte.

  • Réduisez les distractions telles que les écrans et les jouets. Moins lenfant disposera dobjets de «divertissement», plus il sera attiré par votre univers et plus il sera susceptible de vouloir vous aider et de passer du temps avec vous.

  • Augmentez au maximum son exposition au monde des adultes. Vaquez à vos occupations avec votre enfant près de vous.

  • Le week-end, choisissez des activités qui vous font envie, celles que vous feriez même si vous naviez pas denfant.

Actions pour les enfants à partir de 7 ans

  • Laissez-le prévoir et organiser ses activités (les cours de sport, de musique, darts plastiques, toute autre activité extrascolaire, les goûters avec les copains...).

  • Augmentez progressivement les responsabilités de lenfant dans la maison, y compris le fait de soccuper de ses petits frères et sœurs, et sa participation à la préparation des repas et au ménage. Pensez à la manière dont il pourrait vous aider dans votre travail.

  • Si un enfant plus âgé a été peu exposé au monde des adultes, allez-y par paliers. Vaquez à vos occupations en emmenant votre enfant avec vous. Sil se conduit mal, expliquez-lui comment il doit se comporter dans le monde des adultes.

  • Si lenfant a toujours un comportement perturbateur, soyez patient. Ne renoncez pas. Réessayez plus tard. Il apprendra.

Comment motiver les enfants

  • Si vous voulez motiver un enfant sans le soudoyer ou lamadouer, il doit avoir limpression :

    • Dêtre relié à vous ou à une autre personne proche.
    • De choisir daccomplir la tâche sans que personne ly oblige.
    • Dêtre compétent, en sorte que sa participation sera valorisée.
  • Les compliments peuvent saper la motivation et générer de la compétition (et des querelles) entre frères et sœurs.

  • Les connaissances peuvent circuler dans un sens comme dans lautre. Lorsquon accorde de lattention aux idées et aux points de vue dun enfant, on en tire souvent des informations précieuses et utiles.

  • Accepter les connaissances, les idées et les contributions dun enfant est un excellent moyen de le motiver.

  • Résistez à lenvie de corriger un enfant, surtout quand il est en train de mettre la main à la pâte ou daider la famille.

  • Si un enfant refuse dobéir à une demande (par exemple aider à débarrasser), vous êtes probablement trop insistant. Lenfant sait ce que vous voulez. Arrêtez de le demander. Attendez et laissez lenfant prendre les rênes.

  • Soyez très attentif à la participation de lenfant, puis inspirez-vous de ses idées plutôt que de vous y opposer.

  • Aidez un enfant à apprendre une tâche en le laissant pratiquer plutôt quen lui faisant un cours complet sur la manière de laccomplir. Proposez de simples ajustements, avec parcimonie, pendant que lenfant est à lœuvre.

  • Acceptez la contribution de lenfant, même si elle ne répond pas à vos attentes ou à vos désirs.

  • Usez des compliments avec modération. Associez vos félicitations à lapprentissage dune valeur globale («tu commences réellement à nous aider») ou à une certaine maturité («tu es en train de devenir une grande fille»).

Comment apprendre aux enfants à maîtriser leur colère

  • La colère contre un enfant est stérile. Elle génère du conflit, crée de la tension et coupe la communication. Chaque fois quon crie après un enfant, on lui apprend à hurler et à se mettre en colère au moindre problème ou à la moindre contrariété. Lenfant pratique la colère et les cris.

  • Vous pouvez interrompre ce cycle en répondant à lenfant avec calme et gentillesse.

  • On surestime souvent lintelligence émotionnelle des enfants.

  • Pour aider un enfant à savoir maîtriser sa colère, le mieux est de maîtriser sa propre colère devant lui.

  • Chaque fois quon répond avec calme et sang-froid à un enfant contrarié, on lui donne la possibilité de trouver cette réponse en lui.

  • Lorsque vous ressentez de la colère à légard dun enfant, restez silencieux et attendez que la colère passe. Si vous parlez, lenfant ressentira votre colère. Mieux vaut donc se taire.

  • Si vous ne parvenez pas à maîtriser votre colère, sortez de la pièce ou éloignez-vous de lenfant. Revenez une fois que vous êtes calmé.

  • Apprenez à ressentir moins (voire pas du tout) de colère à légard des enfants.

  • Modifiez votre point de vue sur leur comportement. Attendez-vous à ce que les jeunes enfants se comportent mal et causent des problèmes.

  • Ne vous disputez (et ne négociez) jamais avec un enfant. Les disputes permettent à lenfant de sentraîner à argumenter. Taisez-vous et éloignez-vous.

  • Arrêtez de forcer les enfants à faire des choses. Cela engendre des conflits, érode la communication et fait monter la colère (des deux côtés). Utilisez les outils décrits dans le chapitre suivant pour favoriser un comportement approprié plutôt que de limposer.

Outils pour modifier le comportement

  • La parole est souvent le moyen de communication le moins efficace avec les enfants, en particulier les plus jeunes.

  • Les émotions de lenfant sont le miroir de nos émotions.

    • Si vous souhaitez que votre enfant soit calme, doux et silencieux, parlez peu ou pas du tout (les mots stimulent).
    • Si vous souhaitez que votre enfant soit bruyant et très agité, soyez-le. Parlez beaucoup.
  • Les ordres et les leçons entraînent souvent des bras de fer, des négociations et des spirales de colère.

  • On peut rompre le cycle de la colère et des bras de fer grâce à des outils non verbaux ou en amenant lenfant à réfléchir plutôt que de lui dire ce quil doit faire.

  • Dompter les crises. Les crises de colère se dissipent si vous réagissez avec calme.

    • Lénergie. En restant aussi calme et paisible que possible, tenez-vous près de lenfant, en silence, et montrez-lui que vous êtes là pour lui et que vous le soutenez.
    • Le contact physique. Touchez doucement lépaule de lenfant ou tendez-lui la main.
    • Lémerveillement. Aidez lenfant à remplacer la colère par cette émotion quest lémerveillement.
    • Lextérieur. Si lenfant ne se calme toujours pas, sortez-le prendre lair. Conduisez-le dehors en douceur ou emmenez-le dans vos bras.
  • Changer de comportement et transmettre des valeurs. Au lieu dordonner à lenfant de «ne pas faire ça», poussez-le à réfléchir.

    • Le regard-qui-dit-tout. Prenez tout ce que vous avez envie de dire à un enfant qui se comporte mal et dirigez-le dans votre expression faciale. Ouvrez grand les yeux, plissez le nez ou secouez la tête. Puis jetez ce regard à lenfant.
    • Le puzzle des conséquences. Énoncez calmement quelles sont les conséquences de ses actes, puis partez (par exemple: «Tu vas tomber et te faire mal»).
    • Les questions. Au lieu démettre des ordres et des consignes, posez une question à lenfant (par exemple: «Qui est méchant avec Freddy?» quand il est en train de taper son frère, ou «Qui est irrespectueuse?» quand lenfant ignore une demande).
    • La responsabilité. Si un enfant se comporte mal, donnez-lui une tâche à réaliser (par exemple, dites à un enfant qui pleurniche le matin: «Viens maider à préparer ta boîte à goûter»).
    • Les actes. Au lieu de demander à un enfant de faire quelque chose (par exemple sortir de la maison), faites-le. Lenfant suivra.

Modeler le comportement grâce aux histoires et au jeu théâtral

  • Quand un enfant est contrarié, il lui est difficile découter et dapprendre.

  • Quand un enfant est détendu et se sent protégé de toute punition, il est ouvert pour apprendre de nouvelles règles et réparer ses erreurs.

  • Si un enfant ne se montre pas coopérant dans une situation donnée (par exemple, faire ses devoirs), il est probable quil existe une tension sur cette question entre lenfant et le parent. Une fois cette tension dissipée grâce au jeu théâtral ou à une histoire, lenfant adoptera un meilleur comportement et sera plus coopérant.

  • Les enfants adorent apprendre à travers des récits oraux, surtout quand ces histoires parlent de personnages, dexpériences et dobjets de leur propre vie. Ils ont une tendance naturelle à apprendre de cette manière. Ils adorent par exemple:

    Quon leur parle de leur histoire familiale et de lenfance de leurs parents.

    Imaginer des objets prendre vie et faire des erreurs.

    Simaginer vivre entourés de fantômes, de monstres, de fées et dautres créatures surnaturelles qui les aident à apprendre à se comporter correctement.

  • Les enfants adorent apprendre par le jeu. Cela leur permet de relâcher la tension et de sentraîner à bien se comporter. Ils aiment rejouer une erreur ou un comportement problématique et observer les conséquences dans un environnement ludique et sans stress (sans craindre dêtre punis).

Plutôt que de vous lancer dans des leçons de morale et de vous appuyer sur un raisonnement adulte pour modifier le comportement dun enfant ou lui inculquer une valeur, attendez un moment de calme et de détente et essayez lun de ces outils:

  • Racontez une anecdote de votre enfance. Expliquez comment vous et vos parents aviez géré une bêtise, un problème, un mauvais comportement. Aviez-vous été puni ? Comment aviez-vous réagi ?

  • Faites un spectacle de marionnettes. Prenez un animal en peluche ou une paire de chaussettes pour mettre en scène les conséquences du comportement de lenfant et lui montrer comment vous aimeriez quil se conduise. Demandez-lui de jouer lun des personnages.

  • Déplacez le problème sur le terrain du jeu. Dites à lenfant: «Jai remarqué quon se dispute beaucoup à propos de tes devoirs [ou du problème en question]. Si on jouait à un jeu ? Qui as-tu envie de jouer ? Toi ou moi ?» Puis rejouez sur un ton humoristique ce qui se passe pendant les disputes. Nayez pas peur de partir dans le délire et lexagération. Lobjectif, cest den rire et de relâcher la tension qui sest créée autour de cette question.

  • Ayez recours à un monstre. Créez un monstre tapi près de la maison. Dites à lenfant quun monstre le regarde et que, sil se conduit mal, le monstre viendra lenlever (seulement pour quelques jours).

  • Donnez vie à un objet inanimé. Utilisez une peluche, un vêtement ou tout autre objet inanimé pour amadouer lenfant et le persuader daccomplir une tâche. Faites faire cette tâche à lobjet en question (brosser les dents dune peluche) ou faites parler lobjet (cest la brosse à dents qui demande à lenfant de se brosser les dents, par exemple).

Comment élever un enfant sûr de lui

  • Tout comme les adultes, les enfants, petits et grands, naiment pas quon les commande. Ils ont, quel que soit leur âge, un penchant naturel pour lapprentissage de lautonomie sans quon sen mêle.

  • Quand on mène un enfant à la baguette, on sape sa confiance en lui et son autonomie.

  • Quand on respecte lautonomie de lenfant et quon réduit ses instructions au minimum, on lui envoie le message quil est autonome et capable de régler lui-même les problèmes.

  • Donner de lautonomie à un enfant est la meilleure façon de le protéger du stress et de lanxiété.

  • Lindépendance et lautonomie sont deux concepts distincts:

    • Un enfant indépendant est déconnecté des autres, il nest responsable de personne dautre que lui.

    • Un enfant autonome est maître de ses actes et prend ses propres décisions, mais il est en relation permanente avec sa famille et ses amis. On attend de lui aide, partage et bienveillance. On attend de lui quil rende au groupe chaque fois quil le peut.

  • Soyez attentif à la fréquence des consignes que vous donnez à votre enfant. Programmez le minuteur de votre téléphone sur vingt minutes. Comptez combien de commentaires, questions et demandes vous avez émis pendant ce laps de temps.

  • Limitez-vous à trois ordres par heure. Efforcez-vous de vous y tenir, notamment dans les activités génératrices de conflits et de disputes (se préparer pour aller à lécole ou pour aller au lit, par exemple). Nayez recours aux ordres que pour apprendre à lenfant la serviabilité, la générosité et les responsabilités envers sa famille.

  • Trouvez une zone dautonomie. Identifiez des lieux autour de chez vous où les enfants de tous les âges peuvent évoluer en toute autonomie, où vous pouvez les surveiller de loin en interférant le moins possible. Pensez aux parcs et aux aires de jeux en plein air, aux prés et aux plages. Prenez de la lecture ou du travail et laissez les enfants jouer pendant quelques heures.

  • Faites de votre jardin et de votre quartier une zone dautonomie. Formez votre enfant à gérer les dangers, chez vous et aux alentours. Tissez un «filet de protection invisible» en sympathisant avec vos voisins et leurs enfants.

  • Cessez dêtre ventriloque. Mettez un point dhonneur à ne plus parler à la place de votre enfant ou lui dire ce quil doit dire. Laissez-le répondre aux questions quon lui pose, passer commande au restaurant, décider quand dire «sil te plaît» et «merci». Faites en sorte quil soit capable de gérer lui-même toutes les conversations, y compris les discussions avec ses enseignants, entraîneurs ou moniteurs.

Comment protéger ses enfants de la dépression

  • Les bébés et les enfants sont conçus pour être élevés par toutes sortes de personnes. Grands-parents, tantes, nourrices, voisins... toutes sont importantes.

  • Ce réseau damour et de soutien aide lenfant à voir le monde comme un lieu bénéfique et bienveillant, ce qui le protège de la dépression et dautres troubles de santé mentale.

  • Un ou deux alloparents supplémentaires peuvent vraiment faire la différence dans la vie dun enfant.

  • Les autres enfants peuvent être de fantastiques alloparents et ont tendance à faire de meilleurs enseignants et camarades de jeu que les adultes. Les enfants intègrent naturellement le jeu aux apprentissages et ont des niveaux de compétence plus proches de ceux des petits que les adultes.

  • Les amitiés intimes et profondes sont probablement tout aussi importantes pour votre santé et celle de votre enfant que lexercice physique et une alimentation saine.

  • Tissez un réseau de tantes et doncles. Collaborez avec trois ou quatre autres familles pour vous partager les temps extrascolaires, en mettant en place un roulement pour chaque jour de la semaine. Ce réseau procure un soutien émotionnel aux enfants et permet aux parents de souffler.

  • Créer un GEM (groupe denfants multiâges). Encouragez votre enfant à jouer avec dautres, de tous les âges et dans tout le quartier. Invitez les autres familles à des dîners ou des apéros. Organisez de grandes garderies de quartier le week-end, où vous invitez des enfants de tous les âges à jouer dans votre jardin ou dans un parc.

  • Formez de mini-alloparents. Apprenez très tôt aux enfants plus âgés à soccuper de leurs petits frères et sœurs. Établissez un lien entre laide quils apportent et leur maturité croissante («Tu aides ton petit frère parce que tu es une grande fille maintenant»). Récompensez lenfant en augmentant ses responsabilités au fil du temps.

  • Appréciez laide des alloparents déjà présents. Travaillez main dans la main avec votre enfant pour exprimer votre reconnaissance aux nourrices, puéricultrices, professeurs et entraîneurs. Faites-lui rédiger des petits mots, préparer des biscuits et friandises pour les remercier. Considérez-les comme des membres importants de votre famille. Montrez lexemple du respect et de la générosité.